Je me trouve au centre de la Place Jeema El Fna à Marrakesh. Autour de moi des centaines, sans doute des milliers de personnes sont réunies, au même endroit, au même moment. Chaque soir, chaque jour, depuis le 11e siècle, les peuples convergent en ce lieu pour échanger des paroles ou des marchandises, assister aux spectacles de rue, admirer les étals colorés regorgeant de mets savoureux aux parfums d’orient, savourer les plats traditionnels et populaires aux saveurs exotiques.
Dans cet univers si vibrant où l’on peut entendre les langues du monde entier se mêler, il me semble voyager dans le temps. Depuis près de mille ans rien n’a changé, les marchands ambulants, les musiciens et charmeurs de serpents, les fauconniers, les familles, les copains, les amoureux, les voyageurs du monde entier aux langages si différents sont attirés comme par un aimant à cet espace de vie animé au son des instruments berbères, parfumé d’effluves de rose et de santal.
L’on oublie si facilement le rôle fondamental que le commerce des épices et des parfums a joué dans la création du monde moderne. Le goût prononcé en Europe pour toutes les richesses originaires d’Orient et d’Asie a contribué à dessiner la carte du monde. Combien d’explorateurs intrépides sont partis à l’aventure, financés par les puissants, afin de rapporter, au péril de leurs vies, les étoffes, les substances et les objets si prisés par ceux qui en rêvaient ? Les fabuleuses richesses dont profitaient une élite sont peu à peu devenues plus accessibles à tel point que très peu de gens aujourd’hui peuvent imaginer une table sans sel, sans poivre, sans sucre ou sans épices, une vie sans parfums, sans soie, sans velours, sans pigments, un jardin sans jasmin, sans roses, sans camélias… J’ai une pensée pour notre humanité, notre curiosité, nos désirs, notre goût de l’aventure, notre instinct de survie et notre courage.
Je m’assieds, après quelques échanges animés, à la table d’une échoppe où l’on savoure des salades marocaines et des brochettes. On me sert un ensemble de petits bols remplis de préparations simples et goûteuses et je repars dans mes rêveries ponctuées par le son des tambourins et des flûtes. Décidement, rien ne change vraiment sous le soleil et la lune...
J’aimerais profiter de cette occasion, où il est question de saveurs et de senteurs, pour vous faire part de ma rencontre, il y a deux ans, dans mon petit village bourguignon, avec la délicieuse Ayin de Sela, fille de fériste devenue alchimiste, créatrice de parfums naturels et personnalisés. Nous avons rêvé ensemble d’une ligne Ayurvédique pour « apaiser nos corps et nourrir nos âmes ». Nos trois cocréations (merveilleuses !) s’adressent chacune à l’un des trois Doshas
Doshas
Forces vitales principales du corps ou humeurs biologiques au nombre de trois :
Vata : air,énergie du mouvement
Pitta : feu, énergie de la transformation
Kapha : terre, énergie de la cohésion
L’ayurveda n’est essentiellement rien d’autre que la science des Doshas.
, Vata
Vata
Humeur biologique de l’air
, Pitta
Pitta
Humeur biologique du feu
et Kapha
Kapha
Humeur biologique de l’eau
, selon notre constitution ou bien notre déséquilibre. Pour celles et ceux qui seraient intéressés d’en savoir plus je vous invite à visiter la page : https://www.ayinperfumes.com/fr/ayin-and-ayurveda.
Et maintenant pour la recette du mois de septembre… Une salade marocaine de carottes marinées joliment appelée « khizou mchermel ». Autrefois je la cuisinais souvent, et depuis je l’avais un peu oubliée. Elle est revenue se rappeler à moi sur cette place légendaire et je vous la livre, au cas où vous l’auriez oubliée, vous aussi !
Ingrédients pour 4 personnes :
5 carottes (plus ou moins selon la taille)
1 bonne cuiller à café de cumin moulu (fraichement si possible)
Jus de citron (environ un demi selon goût)
Un demi bouquet de coriandre fraiche (ou persil) haché
Huile d’olive
1 ou 2 gousses d’ail selon goût
Sel, poivre.
Méthode :
Coupez les carottes en rondelles assez fines et les faire cuire à l’eau entre 10 et 15 minutes selon que vous les préférez bien cuites ou un peu « al dente » comme moi.
Pendant ce temps, mélanger tous les ingrédients de la marinade dans un bol. Lorsque les carottes sont cuites (ha ha) les égoutter puis les mélanger encore chaudes dans la marinade. Laissez reposer et savourer la salade tiède ou bien à température ambiante.
> Vanessa Georghiu, Educatrice de santé selon l’ayurveda, membre d’AEF