Rien de biblique dans cette recette, si ce n’est sa simplicité, reconnaissance à mon amie Marie-Madeleine qui incarne à elle seule l’esprit rebelle et fier de l’Ile de Beauté.
Lorsque les premiers coups de vent de l’automne décrochent les châtaignes de leurs hautes branches et font tomber ces admirables bogues, offrant aux promeneurs leurs petits cœurs bruns et luisants si doux au toucher, quoi de mieux pour nous ancrer, nous ramener à l’essentiel qu’une bonne châtaigne, tendre et sucrée ?
Seulement voilà, la plupart du temps qui dit châtaigne dit feu de bois, ou bocal sous vide… Mon amie Marie-Madeleine m’a fait découvrir cette manière toute simple d’avoir raison de cette peau épaisse et résistante qui protège un cœur si tendre.
Il suffit de prendre quelques belles châtaignes bien fraiches (250 g pour deux personnes ou pour une personne gourmande comme moi car lorsqu’on commence…) et de les faire bouillir pendant 30 minutes environ avec quelques tiges de fenouil séchées – si l’on n’a pas de tiges on peut bien entendu utiliser les graines. Les tiges de fenouil sèches et sauvages se trouvent facilement aux bords des chemins de campagne dans le sud, ou bien dans les jardins. Les producteurs qui cultivent du fenouil en ont toujours en fin de saison, et on en trouve parfois chez les herboristes aussi.
Une fois cuites elles se mangent tièdes, à l’aide d’un petit couteau bien pointu puis des doigts et des dents, une rencontre à la fois sensuelle et primordiale avec une si belle offrande de notre mère nature et notre condition oubliée de chasseur cueilleur.
Cette recette traditionnelle est emblématique de la « connaissance de la vie », les châtaignes étant astringentes, donc asséchantes comme les légumineuses et susceptible de créer du « vent », le fenouil va contribuer à les rendre digestes. Je me suis régalée avec 250 g pour moi toute seule, vive l’Ayurvéda Corse !
Et comme souvent, les jolis cœurs bruns nous disent par eux-mêmes ce pourquoi ils sont faits… protéger le système cardio-vasculaire grâce à la présence de minéraux comme le potassium, le magnésium et d’antioxydants comme la vitamine C. Riches en fibres, pauvres en graisses, elles sont très nourrissantes par leur nature douce et terrienne et ne contiennent aucun gluten.
> Vanessa Georghiu, Educatrice de santé selon l’ayurveda, membre d’AEF