Bien sûr tout un chacun s’interroge sur les virus, sur les traitements, les vaccins.
Selon l’Ayurveda, le terrain et l’immunité sont capitales. Et l’on retrouve cela dans la nature en général. Une de mes récentes lectures a éclairé ce point de vue.
Peter Wohleben, le génial forestier allemand qui nous fit partager son amour et sa révérence pour la forêt dans "La vie secrète des arbres ", donne dans un autre ouvrage - "Le réseau secret de la nature" - une analyse très fine du bostryche typographe, qui ravage les épicéas dans les forêts de montagne.
Il renverse la pensée que l’insecte affaiblit puis détruit les arbres. Il indique au contraire que celui-ci ne s’attaque qu’aux arbres déjà affaiblis et notamment déshydratés et en cours de dessèchement. Donc le bostryche est plus un symptôme qu’une cause de destruction. « Le bostryche ne représente aucun danger pour une forêt en bonne santé » écrit-il alors que cet insecte est extrêmement craint par les forestiers plus classiques.
J’ai trouvé cette analyse fascinante, d’une part parce qu’en face de chez moi il y a une coupe dans la forêt qui fut attaquée par le bostriche, il y a quelques années et cela m’a alerté sur l’état de notre forêt communale. Mais d’autre part c’est une vision ayurvédique ou naturopathique très profonde, ou tout simplement de sagesse. « Le microbe n’est rien, le terrain est tout » disait Claude Bernard. Et cette question devient bien évidemment cruciale dans ces temps de pandémie..
Certes nous sommes confinés et bientôt déconfinés, enfin nous l’espérons, peut être en le craignant un peu aussi … mais qu’en est-il de la prévention que tout un chacun pourrait développer ? Porter un masque, se laver les mains, respecter la distanciation sociale c’est bien, mais comprendre et développer notre immunité c’est tout aussi nécéssaire. Nous sommes programmés pour la santé et le bonheur dit l’Ayurveda, la « longue et belle vie »..aussi nous avons, dans nos programmes internes, des capacités d’immunité importantes.
Selon l’ayurveda, Agni
Agni
Feu ou principe cosmique
, le feu digestif est une clé pour l’immunité. Donc avoir ou retrouver un feu digestif , donc une digestion, équilibrée et puissante est la piste ayurvédique numéro un pour l’immunité. Et précisons tout de suite qu’il ne s’agit pas de prendre telle ou telle pilule, épice, complément alimentaire ou solution miraculeuse… cela ne fonctionne pas plus en ayurveda qu’en médecine allopathique. Il s’agit d’abord de revenir à une alimentation adaptée à notre constitution, à notre mode de vie etc..Donc il est question de remettre en cause nos habitudes alimentaires, de revenir à une sagesse et un équilibre tranquille. « Que ton aliment soit ton seul médicament » disait Hippocrate ! Bien sur un entretien avec un praticien ayurvédique est une bonne résolution, mais en attendant, manger un peu moins est déjà une piste. Ne pas manger tant que le repas précédent n’est pas digéré est une habitude indispensable, comme d’ introduire régulièrement une diète d’une journée.
Et nous pouvons choisir de modifier notre alimentation jusqu’à retrouver des signes de plus en plus clairs de feu digestif puissant : une digestion sans symptôme ni désagréments - lourdeur, crampes, brulures, reflux, etc… - une élimination quotidienne sans problème. Tous ces petits soucis digestifs ne sont pas seulement désagréables, ils sont le signe d’une affaiblissement de notre capacité à faire face à des agents pathogènes - virus, microbes, bactéries… Ils sont des signaux d’alarme pour redresser la barre … ! Ces signaux ne doivent pas être traités de façon symptomatique mais il s’agit de revenir à la cause et en l’occurrence de revenir à une alimentation qui nous convient et qui ne crée aucun de ces symptômes. Comme pour les épicéas : il ne s’agit pas de détruire les bostriches typographes mais de renforcer la forêt et la santé des arbres.
Notre système hospitalier, performant s’il en est, notamment en réanimation comme nous venons de le vivre, est l’ultime recours quand on est malade bien sûr… mais avant ? N’avons-nous pas notre part de responsabilité à exercer plutôt que de nous sentir les proies d’une ennemi invisible tapi dans les rencontres les plus anodines et qui attend que nous baissions la garde pour se jeter sur nous ? N’avons nous pas notre souveraineté à exercer pour décider que nous voulons plus de santé, plus de bonheur, plus de vie longue et belle … ? Le secret du bonheur - et de la santé profonde qui est un synonyme - selon un proverbe tibétain ? : « manger la moitié, marcher le double, rire le triple et aimer sans mesure ».
Je regarde en face de chez moi, dans la forêt et, autour de la coupe à blanc. Je vois de grands épicéas vigoureux se dresser fièrement sur les flancs de la montagne et je suis heureuse … je me dis que je marcherai cette après-midi jusqu’à eux, pour les saluer et entendre leur leçon de sagesse…
Bon déconfinement à tous mais plus encore bon feu digestif !!
Prenez soin de vous et de vos proches,
Bien à vous,
> Eveline Mathelet, présidente de l’association Ayurveda en France